L'histoire
de ces francs-tireurs peut être considérée
comme une tentative délibérée
de dégager le cinéma de l'emprise
des arts existants tout en le ramenant aux considérations
de son essence : la vie. Cette école
chercha l'émotion et le pathétique
dans le mouvement , les volumes et les formes,
jouant avec les transparences, les opacités,
les rythmes, les symboliques et les significations
créés par les images.
Contrairement
aux idées reçues, le cinéma
pur ne repoussait ni la sensibilité,
ni le drame seulement, il tentait de les atteindre
par des éléments purement visuels
et c'est la raison pour laquelle les films d'Avant-Garde
ne s'adressaient pas forcément au grand
public. Dans la mesure où elle ne rechercha
pas par principe l'incompréhension et
s'efforça de s'inscrire dans les conditions
normales du cinéma, la première
Avant-Garde coura le pire des risques : malentendu
avec les spectateurs et le retrait immédiat
de la confiance des producteurs.
C'est précisément
parce que ces films ne sont pas faciles d'approche
que j'ai choisi de m'intéresser à
la première Avant-Garde française.
Bien entendu, j'essaierai d'illustrer les théories
des cinégraphistes précédemment
cités au moyen de commentaires de films.
Je tenterai de considérer ces uvres
en tant que forme d'art originale : qu'elles
soient "bonnes" ou "mauvaises"
n'a pas de sens pour moi tant qu'il n'existera
pas une définition des bases esthétiques
fondamentales inhérentes à la
structure du film. Et si toutefois elle existe,
je ne la connais pas !
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