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LITTÉRATURE
: Illusions perdues, d'Honoré de
BALZAC |
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Honoré
de
BALZAC
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Illusions
perdues
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Quatrième de
couverture :
" Tu seras journaliste
", lui criait sa conscience, comme
la sorcière criait à Macbeth
" Tu seras roi ". Etre journaliste,
cest devenir proconsul dans la République
des lettres, avoir tous les pouvoirs.
Lambition dévorera Lucien
Chardon. Ses poèmes ont séduit
la noblesse de province. Il monte à
Paris, prend le nom de sa mère,
de Rubempré, et sintroduit
avec succès dans la presse et les
milieux littéraires. Enivré
de gloire, cest un dandy avec tilbury
et canne à pommeau dargent.
Quimporte sil a ruiné
sa sur et David, limprimeur
dAngoulême, sil a perdu
son âme pour réussir.
Cette fresque tirée des Scènes
de la vie de province est prodigieuse.
La caricature des journalistes et des
libraires-éditeurs est féroce.
Chaque personnage de cette Comédie
humaine déborde dénergie,
celle dont Balzac était plein.
Mais, semblent nous dire les Illusions
perdues, consacrer cette énergie
à se pousser dans la société
cest rater la vie et ses vraies
richesses.
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p. 6 :
" Lavarice commence où
la pauvreté cesse "
p. 8
: " Feuilles de vigne pleines de
gibbosités violettes, purpurines
et souvent panachées ; vous eussiez
dit dune truffe monstrueuse enveloppée
par les pampres de lautomne ".
p. 24
: " Ces deux jeunes gens jugeaient
la société dautant
plus souverainement quils sy
trouvaient placés plus bas, car
les hommes méconnus se vengent
de lhumilité de leur position
par la hauteur de leur coup dil.
"
p. 34
: " Elle (Mme de Bargeton) prodiguait
démesurément des superlatifs
qui chargeaient sa conversation où
les moindres choses prenaient des proportions
gigantesques "
p. 122
: " Il est en effet certaines personnes
qui nont plus ni le même aspect
ni la même valeur, une fois séparées
des figures, des choses, des lieux qui
leur servent de cadre "
p. 177
: " LEnvie, cet horrible trésor
de nos espérances trompées,
de nos talents avortés, de nos
succès manqués, de nos prétentions
blessées ".
p. 185
: " Son esprit méridional,
qui parcourait si facilement le clavier
des sentiments, lui faisait prendre les
résolutions les plus contraires.
"
p. 299
: " Mon petit, en littérature,
chaque idée a son envers et son
endroit ; personne ne peut prendre sur
lui daffirmer quel est lenvers.
Tout est bilatéral dans le domaine
de la pensée. Les idées
sont binaires. Janus est le mythe de la
critique et le symbole du génie.
Il ny a que Dieu de triangulaire
! Ce qui met Molière et Corneille
hors ligne, nest-ce pas la faculté
de faire dire oui à Alceste et
non à Philinte, à Octave
et à Cinna " (Blondet à
Lucien)
p. 303
: " Il goûta pendant cette
matinée lun des plaisirs
secrets les plus vifs des journalistes,
celui daiguiser lépigramme,
den polir la lame froide qui trouve
sa gaine dans le cur de la victime,
et de sculpter le manche pour les lecteurs.
Le public admire le travail spirituel
de cette poignée, il ny entend
pas malice, il ignore que lacier
du bon mot altéré de vengeance
barbote dans un amour-propre fouillé
savamment, blessé de mille coups.
"
p. 312
: " Son il exprimait néanmoins
à la vue de cette belle réalité
une confiance à laquelle des envieux
eussent donné le nom de fatuité.
Lui-même, il avait changé.
Heureux, tous les jours, ses couleurs
avaient pâli, son regard était
trempé des moites expressions de
la langueurs "
p. 328
: " La caractère de lamour
véritable offre de constantes similitudes
avec lenfance : il en a lirréflexion,
limprudence, la dissipation, le
rire et les pleurs. "
p. 401
: " Son épine dorsale fléchissait
avec une merveilleuse flexibilité
devant la Noblesse de lAdministration
pour lesquelles il se faisait petit, humble
et complaisant".
p. 466
: " Lestime, fonds nécessaire
à nos sentiments, est la solide
étoffe qui leur donne je ne sais
quelle certitude, quelle sécurité
dont on vit, et qui manquait entre madame
Chardon et son fils, entre le frère
et la sur. Lucien se sentit privé
de cette entière confiance quon
aurait eue en lui sil navait
pas failli à lhonneur ".
p. 479
: " Petit-Claud regarda Lucien en
donnant à son nez en vrille lair
dun point dinterrogation ".
p. 509
: " Ne voyez dans les hommes, et
surtout dans les femmes, que des instruments
; mais ne le leur laissez pas voir "
(dit par Vautrin à Lucien)
p. 512
: " Les grands commettent presque
autant de lâchetés que les
misérables ; mais ils les commettent
dans lombre et font parade de leurs
vertus : ils restent grands. Les petits
déploient leurs vertus dans lombre,
ils exposent leurs misères au grand
jour : ils sont méprisés
" (dit par Vautrin à Lucien)
p. 514
: " Nous obéissons tous à
quelque chose, à un vice, à
une nécessité, mais observez
la loi suprême ! le secret. "
(dit par Vautrin à Lucien)
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La Tulipe
Moi, je suis la tulipe,
une fleur de Hollande ;
Et telle est ma beauté que lavare
Flamand
Paye un de mes oignons plus cher quun
diamant,
Si mes fonds sont bien purs, si je suis
droite et grande.
Mon air est féodal, et, comme une
Yolande
Dans sa jupe à longs plis étoffée
amplement,
Je porte des blasons peints sur mon vêtement
:
Gueule fascé dargent, or
avec pourpre en bande ;
Le jardinier divin a filé de ses
doigts
Les rayons du soleil et la pourpre des
rois
Pour me faire une robe à trame
douce et fine.
Nulle fleur du jardin négale
ma splendeur,
Mais la nature, hélas ! na
pas versé dodeur
Dans mon calice fait comme un vase de
Chine.
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